Le mouton Landes de Bretagne, le rescapé de la Brière.

Publié le par Valérie Gentil

Il était là depuis des lustres, il avait conquis la Bretagne, il a vaillamment défriché les landes pour que les hommes s'installent et cultivent, puis ils se sont fait manger la laine sur le dos par des machines qui ont défriché à leur place, et des moutons vivant dans des pays où la laine est filée à moindres frais. Il s'en est alors fallu de peu pour que le mouton Landes de Bretagne ne disparaisse complètement, dans l''indifférence générale. Générale ou presque, puisque une famille avait miraculeusement conservé un troupeau, en Brière. C'est à cet éleveur que l'on doit le renouveau de la race, ainsi qu'à l'énergie de quelques hommes conscients de l'importance de la sauvegarde d'une diversité génétique des races, soucieux de garder la trace de ce patrimoine vivant garant d'une agriculture pérenne. Aujourd'hui, Régis Fresneau nous raconte l'histoire de ce mouton, à la Ferme des sept chemins, au Coudray. Régis est éleveur et animateur du CRAPAL, le "Conservatoire des Races Animales des Pays de Loire", créé par la volonté de quelques éleveurs de dynamiser la promotion des races locales. Son troupeau de "Landes de Bretagne"se compose de bêtes noires et blanches. Au fil des sélections, certains ont favorisé le noir, d'autres le blanc. Régis Fresneau a choisi l'équilibre.

Ce mouton a la caractéristique d'être de petite taille, sa queue est plutôt longue, une spécificité qu'il doit peut-être à ses ancêtres, apparus vers le VIIème millénaire. Rustique, utile dans la gestion des milieux, on lui reconnait aussi aujourd'hui des qualités bouchères qui font à nouveau de lui une race intéressante à élever et à valoriser. Les brebis sont de bonnes reproductrices, et l'agnelage a lieu entre le 15 décembre et la fin janvier. Les agneaux sont ensuite élevées puis abattus entre 6 et 11 mois. Leur laine est soit noire, soit blanche -mais pas à tour de rôle, on est d'accord, nous parlons de la race en général. On compte aujourd'hui une poignée d'éleveurs heureux, qui travaillent à pérenniser cette race, lui donner une valeur économique, des débouchés, afin de consolider une véritable filière. Pour notre plus grand bonheur, on peut trouver cet agneau dans les points de vente et restaurants indiqués dans le carnet d'adresses. Il figurera en bonne place à "La fête de la vache nantaise et des races locales" en septembre prochain. Alors pour vous endormir aussi, pensez local. Comptez des moutons, mais des Landes de Bretagne s'il vous plait...

Photo de Nicolas Gentil.

Photo de Nicolas Gentil.

On remercie Antoine et son micro magique.

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