Vachement belle, la Fête...
C'était les 12, 13 et 14 septembre derniers, et c'était énauuuuuuurrrme ! Veaux, vaches, cochons, couvées, il ne manquait que Perette et son pot au lait. A moins qu'elle ait été là parmi les 45.000 visiteurs ? Possible...
Vous y étiez ? Alors vous savez... Vous n'y étiez pas ? Alors je vous raconte ! Il y avait le village des initiatives solidaires, où l'on apprenait, entre autres, à faire son jus de pommes, ou encore comment fonctionne le cycle des déchets ou la médecine par les plantes; il y avait le village des invités, avec les gars du'ch' Nord, leur accent et leur générosité à couper au couteau, leurs belles vaches "Bleu du Nord", leur haricot, leur ail fumé d'Arleux -délicieux !-.
Il y avait aussi le Village des races locales, avec des étables en plein air où se laissaient admirer les top models de nos régions : Vache nantaise bien sûr, avec les yeux maquillés comme elle en a le secret, Bretonne pie noire, Froment du Léon, Maraîchine, Saosnoise, Armoricaine... Mais aussi les moutons Bleu du Maine, Landes de Bretagne, Belle-île, Solognot, Roussin de la Hague, Ouessant, Avranchin, Cotentin, Berrichon de l’Indre...
Mais les éleveurs de volailles étaient là, avec des poules plus belles les unes que les autres, et les amoureux des chèvres aussi, et des cochons... Porc de Longué, porc Blanc de l'Ouest. Les meilleurs bouchers, les chefs les plus inspirés de la région étaient là aussi, pour nous combler d'un dîner mémorable autour des races locales. Ici, on apprenait à valoriser la vache nantaise sur le billot, là, on apprenait les secrets de transformation du lait de Bretonne pie noire en Gwell, ce gros lait breton inimitable.
Vous aimez les races locales ? Eh bien reprenez-en une tranche !
Et sous la Marmite ? L'équipe Slow Food des P'tits Beurrés était là ! Avec des associations qui oeuvrent pour les paysans, telles que "Terre de Liens" ou encore le "CRAPAL", "les Races de Bretagne", "CAP44", et le "CIAPP". Pendant trois jours, avec la complicité de Manu, caviste du "Pressoir St Laurent" à Blain, nous avons coupé, tranché, versé, des tomates anciennes, de la viande séchée et fumée de Bretonne pie noire, de la tome, du Gwell (toujours de pie noire), des saucisses de mouton "landes de bretagne", des saucisses de "porc blanc de l'ouest", du fromage de "chèvre des fossés", de "chèvre poitevine", du miel de Régis Mazery et j'en passe peut-être, (pardon !) pour partager avec un public curieux et enthousiaste les savoir-faire des éleveurs ! Parce que les races locales ont du goût !
Pourquoi en ont-elles plus que les autres ? Parce qu'elles sont élevées dans de bonnes conditions, par des paysans fiers et heureux de leur métier, parce qu'elles sont nourries avec une alimentation saine et adaptée, parce qu'elles ont de l'espace et du calme, parce qu'elles prennent le temps de grandir, comme notre "vache nantaise", pour donner plus de persillé à la viande, donc plus de goût. Comme notre "porc blanc de l'ouest", qui a failli disparaître à cause de son gras généreux, à une époque où le gras fût diabolisé. Mais éleveurs, bouchers, restaurateurs sont unanimes : avec ces races locales, le gras, c'est le goût ! Car avec des animaux bien élevés, le meilleur se concentre dans ce gras béni, contrairement à des animaux stressés et malheureux, qui accumulent dedans des toxines redoutables.
Alors nous étions fiers d'avoir participé en tant que bénévoles à cette belle fête goûteuse. Parce que les races locales sont les garantes d'une économie rurale, de la préservation de nos paysages, de la pérennité des emplois. Elles sont aussi la promesse de métiers d'avenir pour les jeunes qui en veulent, mais aussi la source de produits de qualité, aussi savoureux dans l'assiette que bons pour notre santé. Vive la vache nantaise, vive les races locales, et vivement la prochaine fête.