Atelier n°8, la bière artisanale, bis...
La bière de Charlotte !
Et oui, qui l'aurait cru, c'est bien Charlotte, Charlotte GOIN, une jeune femme pétillante qui brasse elle-même la bière qu'elle nous présente, et quelle bière !
Charlotte n'en démord pas, "j'aime la bière !" ; stage d'ingénieur agronome dans une brasserie industrielle du Nord pour en apprendre les techniques, c'est bien, mais le goût ? Elle le cherchera, le créera, le fera sien jusqu'à mettre son nom avec fierté sur ses bouteilles. La bière belge a du souci à se faire ! Quantité contre qualité... que la meilleure gagne !
Le cheminement sera une véritable aventure : elle investira la cuisine de ses parents pour ses premiers essais, puis leur garage pour des quantités un tout petit peu plus importantes... Des ratages bien sûr, mais quel plaisir à la première vente ! Car elle est bonne cette bière, de quoi avoir envie de voir plus grand pour mieux la partager !
Plus grand ? Charlotte est ferme : sa bière restera artisanale et faite avec les meilleurs ingrédients. N'oublions pas, elle aime la bière et elle saura nous la faire aimer ! Dans les locaux qu'elle a trouvés en plein centre ville, elle a installé une micro-brasserie, avec six cuves de 600 litres, trois de "brassage" et trois de "fermentation", en bel inox, fabriquées dans le 44, à la Haie Fouassière.
Sa recette ? une sélection intransigeante de malt d'orge (orge germé) naturel ou grillé ; des houblons de France, du houblon américain très parfumé ; des épices (cardamone), de la levure, non, "sa" levure, celle qu'elle a créée et conserve précieusement. A ce stade, impossible de ne pas penser au "gwell" de Jacques Cochy (Sortie 14 juin) et aux fromages de Tania (Atelier N° 7) !
Tout est question de dosage, de concassage, de fermentation du malt pour en libérer l'amidon qui se transforme en sucre et le sucre en alcool. Le houblon est source d'amertume et d'arômes ; les épices en toute petite quantité donnent du goût... sauf que le houblon américain est tout à la fois et que toutes les bières n'ont pas d'épices ! bref, on s'y perd ! et s'il n'y avait que cela... Températures de chauffe, temps de refroidissement, temps de brassage... ce n'est pas de la cuisine, c'est de l'alchimie !
Travaux pratiques à l'appui :
Tout d'abord, une assiette d'ingrédients pour s'approprier les parfums.
Puis quatre bières sélectionnées par Charlotte : trois classiques, "Blonde", "Ambrée", et la sublime "Carlotta" ; puis une éphémère, la "Blondinette", cru "été 2014".
Alors, épices ? pas épices ? Faux sur toute la ligne !! Peu importe, c'est trop bon... et quand elle dit qu'elle brasse tout au long de l'année trois bières classiques et qu'elle en crée plusieurs autres éphémères, saisonnières, jamais identiques, je rêve, je vogue sur de la mousse parfumée... envoûtante Charlotte... Elle pense déjà à celle qu'elle concoctera pour Noël, avec des poivres de Sylvie Jobbin (Atelier N° 6) !
Féminine sa bière ? elle est certes son œuvre, mais encore ? certainement féminine par certains aspects, tels le choix de la bouteille, uniquement des 75 cl à bouchon clapet pour la boire à sa convenance et sans l'altérer ; l'étiquette, un amour d'étiquette qui ressemble à tout sauf une étiquette de bière ; et son prénom en baptême, bien mérité il est vrai.
Apparences, simples apparences ! Je peux vous dire que Charlotte travaille dur, que rien ne lui fait peur quand il s'agit de bière. Elle ne touille pas, elle brasse à la main, vigoureusement avec son fourquet (son emblème sur les étiquettes) : 400 litres d'eau et 150 kg d'ingrédients par cuve ! Transfert, évacuation de la drêche (déchets de grains fermentés), ... elle fait tout toute seule... sauf le concassage, pour lequel elle utilise une antique broyeuse.
Aucune mécanisation, aucune pasteurisation, aucun filtrage, que de l'amour et du savoir faire ; qualité contre quantité, Charlotte a gagné une sacrée bataille !
Pour bien déguster les bières de Charlotte : conserver les bouteilles debout, et rincer son verre avant de le remplir, comme dans les bars !
Pour trouver les bières de Charlotte : le samedi matin, au marché de la petite Hollande; le jeudi et le vendredi, de 17 h 30 à 19 h 30 à la brasserie, 121 rue du général Buat; et dans quelques restaurants, quelques bars sur Nantes exclusivement.
Pour tout savoir : lesbieresdecharlotte.fr <http://lesbieresdecharlotte.fr>