Les blés anciens d'Alain Parise, un trésor local.
Pornichet. Nous arrivons en terre inconnue, dans un jardin de farfadet auprès duquel un jardin de curé fou ressemblerait à un jardin à la française.
A moins que ce ne soit un terrain de jeu... au premier coup d’œil ici, pas deux herbes identiques, pas deux arbustes qui se ressemblent... et il y aurait là 350 variétés de blé différentes ?
j'imagine déjà 3 brins de chaque étiquetés , un travail de galérien ; oh, un jardin manda-la, ouf, c'est rassurant, nous sommes chez un artiste penseur.
Alain Parise, maître des lieux, est avec nous, vibrant de l'attente qu'il ressent déjà chez chacun de nous. Nous voilà partis à sa suite, à la découverte de son monde, un monde de passion, de réflexion et qui se veut d'avenir : cela nous plaît !
ici, chaque plante a son histoire ; les arbres voyagent, ce pommier vient d'ici, ce poirier de là... mine de rien, c'est nous qui somment transportés de plaisir, humant, admirant, joyeux comme des gosses au premier jour des vacances, des vignes non greffées qui ne craignent rien, sinon le phylloxera. Et voilà le champ aux céréales, un lieu magique ou rien n'est tiré au cordeau : du grand, du moyen, du très grand, tous les tons de beige, quelques verts doux, des herbes penchées, d'autres droites comme la justice. L’œil doit s'habituer pour repérer dans ce fouillis un ordonnancement m2 par m2 , passer de la friche à la culture syncopée, acquérir la vue de Van Gogh. Quel programme ce petit champ !
Céréales de printemps ou d'été, grains nus ou protégés dans une coque, deux, trois ou quatre rangs de grains verticaux par épi, épis rasés ou barbus, à tête droite ou penchée élégamment... comptez, multipliez, introduisez blé, orge, avoine, seigle... Le nombre de 350 variétés devient alors plausible !
Un chercheur de l'INRA de Clermont-Ferrand n'a-t-il pas, dans les années 1960, garni des congélateurs de plus de 6 000 variétés ? Celles que nous admirons en viennent. Fou ou gardien de la biodiversité, tout est question d'époque !
Alain remet vite un peu d'ordre dans nos imaginations galopantes : les céréales n'ont pas traversé des millénaires sans évoluer ; et hop, démonstration. Je veux un blé qui ait telle et telle qualité ? Il plonge les mains dans une mini parcelle, et repère les épis qu'il choisirait alors pour sa semence future.
L'orge penche la tête comme une belle en mal d'amour, l'avoine se projette en tous sens, le seigle se fait discret, le blé se veut conquérant ; peu à peu, nous reconnaissons l'espèce, fiers de partager un petit bout du savoir d'Alain Parise.
Nous avons tous oublié le sarrasin ! le fameux blé noir breton qui n'a rien à voir avec ni avec le blé, ni avec aucune autre céréale, (c’est une polygonacée) nous en longeons une parcelle sans l'identifier ! A entendre Alain nous en préciser les modalités de récolte, il y a fort à parier que celui que nous mangeons habituellement vient de Chine. Histoire, géographie, climatologie, que d'humanité dans ces petits grains !
Qui est Alain Parise ? Le gardien d'un conservatoire d'espèces en voie de disparition ? Nous avons tout faux. L'objectif d’Alain, c’est de faire vivre ces variétés, les faire se multiplier en suffisamment grande quantité pour obtenir des récoltes conséquentes : l'utilité donne la valeur, et la valeur fait vivre le produit.
Plus nous avançons dans nos visites, et plus le maillage activité-passion-partage se dessine. Sous un arbre, quelques brebis et agneaux Landes de Bretagne, blanches et/ou noires, mais bien rustiques ... Nous faisons illico le lien avec une précédente visite ! Une superbe matinée qui pourrait rapidement avoir une suite : Alain Parise ouvre ses portes le 28 ! <http://lienelementerre.ouvaton.org/IMG/pdf/phacelie_journee_biodiversite_et_bien_etre_samedi_28_juin_2014.pdf> juin .
ici, et là, on en parle :
http://lienelementerre.ouvaton.org/IMG/pdf/phacelie_journee_biodiversite_et_bien_etre_samedi_28_juin_2014.pdf
http://www.estuaire.org/?p=portrait&article=1994
http://www.mordusdelapomme.fr/spip.php?article467